Le biocarburant E85 sera distribué dès 2007.
Une bonne nouvelle pour les agriculteurs qui laisse nombre d'écologistes sceptiques.
Par Laure NOUALHAT
Mercredi 27 septembre 2006
Acroire qu'il y a subitement le feu au pot d'échappement. Le groupe de travail sur la filière flexfuel vient à peine de rendre son rapport qu'on ne parle plus que de ça, à la veille de l'ouverture du Mondial de l'automobile. Thierry Breton, le ministre de l'Economie, a annoncé hier que le gouvernement mettra en place des pompes à essence verte fournissant du biocarburant dès 2007. De quoi submerger la France de champs de betteraves ou de blé... Présidé par l'ancien pilote Alain Prost, le groupe de travail a, sans surprise, conclu à la faisabilité du développement de la filière E85 en France. Les véhicules existent (PSA réalise 80 % de ses ventes au Brésil avec ce type de motorisation) et n'exigent que des modifications mineures : 200 euros sur un modèle de série. Selon le rapport, le volume des exportations de la France en céréales et en sucre de betterave représenterait déjà l'équivalent de «70 % des besoins annuels d'essence pour les voitures particulières». Quant au réseau de distribution, il serait en place : l'aménagement d'une pompe flexfuel ne coûtera qu'entre 20 000 et 40 000 euros en travaux à une station-service. On peut compter, toujours selon le rapport, sur 500 pompes vertes d'ici à la fin 2007. Avantages fiscaux. Avec 85 % d'éthanol mêlé à l'essence, le flexfuel est le carburant le plus vert de tous. Il est une façon polie d'imposer aux pétroliers l'ajout d'éthanol dans leur essence. Car, du fait de la «diésélisation» du parc automobile français, les raffineries sont déjà en surproduction et les pétroliers préféreraient ne pas mélanger leur essence. En Europe, inutile de rouler aussi vert. La directive de 2003 impose un tout petit 5,75 % de biocarburants dans nos réservoirs d'ici à 2010. La France, elle, imposera ce mélange dès 2008, 7 % en 2010, puis 10 % en 2015... Pour atteindre cet objectif, les agréments fiscaux accordés aux usines ont fortement augmenté. L'essence bio est une façon bien commode d'aider la filière agricole, obligée de s'adapter à la réforme de la politique agricole commune, tout en séduisant les écologistes. Seulement, ces derniers doutent du bilan écologique de l'essence verte. Elle permet de moins émettre de gaz à effet de serre, mais la culture intensive de blé, de betteraves ou de colza n'est pas anodine pour l'environnement (lire ci-contre). Sans compter que le pays ne dispose pas de la surface cultivable nécessaire pour alimenter les réservoirs de 36 millions de véhicules. «C'est une bonne idée, mais très partielle», prévient Jean-Louis Bal de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). «Négligeable». Pour s'affranchir de notre dépendance pétrolière, les biocarburants seront insuffisants. D'après Jean-Marc Jancovici, expert énergétique, la consommation mondiale de biocarburants représente aujourd'hui 15 millions de tonnes équivalent pétrole par an, alors que la consommation mondiale dudit pétrole est de 3 500 millions de tonnes par an. «Les biocarburants sont donc un intéressant problème de politique agricole, mais un élément négligeable d'une politique énergétique», dit-il. Et, pour l'automobiliste obnubilé par l'augmentation du carburant, qu'est-ce que ça change que son essence soit noire ou verte ? Pas grand-chose. Les faibles mélanges ne seront pas forcément compétitifs, «sauf à partir de 65 dollars le baril», estime Jean-Louis Bal. L'E85 bénéficierait de mesures incitatives (droits de stationnement réduits, exonération totale ou partielle de la taxe sur les cartes grises...), et Thierry Breton nous le promet carrément à 0,80 euro le litre. C'est un peu tôt pour faire de telles prévisions. L'automobiliste, quel que soit le prix, devra payer. Voilà la seule certitude.
http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement2/207023.FR.php
Ca permet aussi d'arrêter de déposer dans l'athmosphère du CO2 additionnel (car on ne va plus chercher du carburant fossile dans les sols).
Une belle Saab 9-5 qui roule au Bio, hummm, je trouve que c'est une belle combinaison d'élégance et de respect de l'environnement ! ;-)
Et si l'avenir de l'automobile c'était l'agriculture ?
Rédigé par : Andie | 08/10/2006 à 19:24
"Sur les traces de son mentor Jacques Chirac, Dominique de Villepin a annoncé, mercredi 4 octobre, un plan d'épargne pour le développement durable.
Eclairage Les candidats à l'Elysée ne veulent plus laisser l'environnement aux Verts." C'est que ça paye electoralement l'environement. Entretemps depuis plus de trente ans que l'on travaille sur les moteurs hybrides, et à l'hydrogène. Mais c'est vrai, la solution E85 permet de tuer deux lapins d'un seul coup. Et voir venir l'inélutable réforme de la PAC.
Rédigé par : balixto | 08/10/2006 à 11:17