L’Europe brune se dissout dans le nationalisme
Difficile de travailler ensemble quand on fait profession de foi de nationalisme et d’euroscepticisme. Le groupe Identité-Tradition-Souveraineté (ITS) du Parlement européen, créé en janvier 2007 et dirigé par le frontiste Bruno Gollnish (photo Reuters), a explosé en plein vol ce matin, victime de la « chasse aux délinquants roumains », pour reprendre les mots du ministre de l’intérieur italien Giuliano Amato, décrété par le gouvernement de Romano Prodi. Le parti « la Grande Roumanie » vient en effet d’annoncer que ses cinq eurodéputés allaient désormais siéger sur le banc des non-inscrits à la suite de « l’attitude xénophobe et aux insultes » proférées contre les Roumains par un autre membre du groupe ITS, la néo-fasciste italienne Alessandra Mussolini.
Celle-ci aurait déclaré dans un journal roumain que « les Roumains ont fait de l’infraction un mode de vie. Il ne s’agit pas de délits mineurs, mais de crimes épouvantables qui glacent le sang dans les veines », selon un communiqué publié par Corneliu Vadim Tudor, le Président de « La Grande Roumanie ». La lecture de ce texte est un vrai délice, Tudor dénonçant en la petite-fille de Benito Mussolini un porte-voix « de la xénophobie, de l’intolérance et du racisme de type fasciste ». Être soi-même victime de la xénophobie change manifestement le point de vue, car jusqu’à présent ce parti nationaliste n’avait pas éprouvé de difficultés majeures à siéger aux côtés du FN ou du Vlaams Belang… Ajoutons que ce coup de gueule de "La Grande Roumanie" se déroule dans le cadre de la campagne pour les élections européennes du 25 novembre: en effet, les actuels députés européens roumains ont simplement été élus par leur Parlement Tudor, au plus bas dans les sondages, espère se refaire une santé en claquant la porte d'ITS.
En attendant, le groupe d'extrême droite n’existe plus, puisqu’il faut, selon le règlement intérieur du Parlement un minimum de 20 députés (sur un total de 784) provenant d'au moins cinq États membres de l'Union. Avec désormais 18 eurodéputés, le groupe tombe sous la barre fatidique : l’extrême droite va donc à nouveau être privée des avantages que procure un groupe politique (avantages matériels, présence à la conférence des présidents de groupe, temps de parole, rapports, etc), comme cela a été le cas entre 1999 et 2007.
trouvé ici : http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2007/11/leurope-brune-s.html
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