Alors que le recueil de données sur les origines raciales de la population française revient à l’ordre du jour, la commission des lois de l’Assemblée Nationale a adopté un amendement en ce sens le
12 septembre 2007. Ce texte lèverait l’interdiction de recueillir des données relatives à l’origine raciale ou ethnique dans le cadre d’études sur « la mesure de la diversité des origines des personnes, de la discrimination et de l’intégration. » (« Le Monde » du 15 septembre).
Le Grand Orient de France s’associe aux associations qui condamnent cette proposition et ne peut que rappeler son communiqué de novembre 2006 :
« Le Grand Orient de France s’inquiète de la possible mise en place, en France, d’un recensement de la population qui prendrait en compte des critères ethniques et religieux.
Il rappelle que la République « une et indivisible » ne reconnaît que des citoyens égaux, « sans distinction d’origine, de race ou de religion. ».
Il s’alarme de voir revenir dans le débat le terme de critères « ethno-raciaux », rappelle que depuis Claude Lévi-Strauss la distinction de races n’est plus de mise dans l’espèce humaine et dénonce, sous le prétexte de « garantir une égalité réelle entre les citoyens » et de lutter contre toute forme de discrimination, la réintroduction du concept de race, sous une forme officialisée par la statistique.
Le Grand Orient de France réaffirme que la laïcité, au-delà de la séparation des Églises et de l’État, est la seule forme politique assurant à toutes les différences une possibilité d’égalité des chances et des droits et d’épanouissement. C’est dans une laïcité bien comprise et appliquée que se trouve la solution aux inégalités et à l’exclusion.
Alors que les critères ethniques sont de mise dans nombre de statistiques des pays occidentaux, le Grand Orient de France demande à nos responsables de réaffirmer, en cette période électorale, l’exception française qu’est la singularité et la particularité de sa laïcité.
Il sera vigilant sur toute forme de dérive qui, mesurant mal ses conséquences, pourrait amener à des citoyennetés différentes, créatrices de discriminations, même positives, au sein du Peuple Français ».
Paris, le 17 septembre 2007
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