Pour l’accès à des soins appropriés en France
Monsieur le premier ministre,
Plusieurs dizaines de milliers de personnes vivent en France après
avoir dû fuir leur pays où elles ont été victimes de tortures et de
violence politique. Ces hommes, ces femmes et ces enfants souffrent de
traumatismes auxquels les services de soins communs ne peuvent
répondre, notamment faute de formation spécifique. Les moyens des
quelques centres susceptibles de leur proposer des soins spécialisés
sont dramatiquement insuffisants.
Or, négliger les souffrances, c’est encore laisser faire la torture.
Il est donc indispensable que la France :
1) Dote de moyens financiers suffisants les centres de soins existants et soutienne les initiatives pour en créer d’autres.
2) Améliore le système national de santé de droit commun pour lui
permettre de répondre aux souffrances multiples des victimes de torture
(formation des professionnels, présence d’interprètes…).
3) Assure des conditions de vie dignes à ceux qui demandent protection, condition nécessaire à des perspectives de soins.
4) Combatte l’impunité là où la torture s’est perpétrée et là où
elle est encore commise, en reconnaissant les victimes et en leur
fournissant les moyens d’obtenir justice.
Je demande au gouvernement français de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour que ces personnes puissent avoir accès aux soins psychologiques, médicaux, sociaux et juridiques adaptés aux sévices qu’elles ont endurés, obligation qui lui a été rappelée par la directive européenne relative aux conditions minimales d’accueil des demandeurs d’asile du 23 janvier 2003.
Premiers signataires associatifs :
ACAT, Amnesty international section française, Africa Human Voice
International (AHVI), AIRCRIGE, AVRE, ASAIS insertion sociale,
Association médicale pour la réhabilitation des victimes de la torture
de Casablanca, le Centre marocain des droits de l'homme, Collectif
urgence Congo Zaire Paris, COMEDE, Défense du droit des réfugiés ELENA,
Fédération des associations franco-africaines de développement
(FAFRAD), Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH),
France Liberté Fondation Danielle Mitterrand, Les Humains associés,
Juristes sans frontière, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Mana,
Médecins du monde, Mémorial 98, l’Organisation Française pour la
Mémoire du Cambodge, MRAP, Secours Catholique, SOS Racisme…
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