Courrier international - n° 785 - 17 nov. 2005
Europe
PAYS-BAS - Frisons au volant, baisse des accidents
Supprimer les feux tricolores et faire confiance aux automobilistes.
L'expérience réussie d'une petite ville de Frise.
Loin de l'effervescence d'Amsterdam, les villes de province néerlandaises n'ont pas une réputation de foyers révolutionnaires. Pourtant, la ville de Drachten, en Frise, s'est fendue d'une innovation qu'aucune autre localité n'a encore osé imiter : elle a démonté tous ses feux tricolores et panneaux de signalisation pour les mettre au rebut. La place Laweiplein, au centre de la ville, est au c?ur de cette révolution sans victimes, dont la vocation première est d'ailleurs d'éviter les effusions de sang.
La vieille place s'est aujourd'hui transformée en rond-point géant autour duquel s'enroule un flot hétéroclite de voitures, de vélos et de piétons.
Lorsqu'un nouvel arrivant se présente au carrefour giratoire, il attend qu'un signe d'un usager déjà engagé l'invite à exploiter un espace libre.
Les habitants de Drachten seraient-ils membres d'une quelconque secte révolutionnaire ? Loin de là. Ce sont plutôt des Frisons sans histoire, qui cultivent une philosophie de la vie partagée par le reste des Pays-Bas : "Je fais ce qu'il convient de faire, et non ce qu'on me commande de
faire." Et ce qu'il convient de faire, c'est montrer du respect à autrui.
Et, si l'on me respecte en retour, on me laissera me glisser dans le trafic.
Il y a quelques années, Drachten était comme toutes les autres villes, étranglée par une forêt de feux tricolores. Cela était particulièrement perceptible les jeudis et les samedis, jours où les Néerlandais vont traditionnellement faire leurs courses dans les centres commerciaux. Il leur fallait attendre que le feu passe au vert pour accéder aux parkings et attendre, encore et toujours, sur le chemin du retour. Le feu vert était alors considéré comme l'autorisation de foncer jusqu'au prochain feu. Ce trafic en accordéon et l'empressement des automobilistes
causaient souvent des accidents.
Mais, si l'on n'avait pas été assez attentif, peut-être était-ce la faute des panneaux ? Censés prévenir les automobilistes du danger, ils étaient devenus tellement nombreux qu'il était impossible de tous les lire et surveiller les autres usagers de la route en même temps. Il n'y a plus aucun panneau de signalisation dans le centre de Drachten.
"Il faut laisser l'initiative aux gens", explique Jeanette Stockmann, qui a participé à l'élaboration du plan de circulation. "Avant, nous avions quinze carrefours équipés de feux tricolores, et c'est là que se produisaient les accidents les plus graves. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'un seul feu rouge, que nous avons décidé de garder en souvenir." Cette ville sans signalisation a attiré l'attention du monde entier. Des équipes de télévision d'Australie, du Brésil, du Guatemala filment le phénomène sans trop y croire. "Un reporter brésilien nous a demandé si nous détestions les voitures, en espérant qu'on lui réponde par un oui provocateur. Mais non, nous n'avons rien contre les voitures, à Drachten.
Nous voulons simplement encourager les conducteurs à adopter un comportement responsable."
"Si on traite les gens comme des ânes, ils vont se comporter comme tels", analyse Koop Kerkstra, coresponsable du projet. "Mais, si on les responsabilise, ils se comporteront en adultes."
Nils-Erik Ekstrand
Dagens Nyheter
Oui, mais c'est au pays ba !
La Hollande, l'autre pays ... tout simplement.
Rédigé par : Cybre le révolutionnaire | 17/01/2006 à 14:51
L'auto ça pue, ça tue et ça rend con !
Rédigé par : Soumia | 17/01/2006 à 12:28
Putain, enfin du civisme.
L'humain aurait-il arreté d'être con en auto ?
Rédigé par : SaMmMy | 17/01/2006 à 10:53