Après deux ans d’enquête, la confiscation de 180 serveurs et un rapport de plus de quatre mille pages, le procureur suédois Håkan Roswall vient d’annoncer les charges retenues contre les membres de The Pirate Bay : « complicité d’infraction au droit d’auteur » pour 4 logiciels, 9 films et 22 fichiers musicaux, vient d’annoncer TorrentFreak.
Après avoir déclaré que le site récoltait une recette publicitaire de plus de 4 millions de dollars par an en exploitant des œuvres protégées par le droit d’auteur, le procureur a requis à la cour une amende de 188 000 dollars pour chacun des accusés ainsi que le retrait de leurs ordinateurs.
« Bien sûr, nous sommes curieux de voir l’issue de l’affaire, et nous saluons le fait qu’ils essaient de criminaliser quelque chose que l’on sait très bien comme légal » a indiqué, le toujours confiant administrateur Peter Sunde (alias Brokep). Et dans un post célébrant le millionième fichier dans ses trackers et 2,5 millions d’inscrits, il indiquait ce matin : « au cas où nous perdrions le procès en cours (c’est ça), il n’y aura aucun changement pour le site. Nous sommes là depuis des années et nous serons encore là dans longtemps. »
En effet, les utilisateurs du site n’ont pas vraiment à s’inquiéter car, depuis la descente de la police pour confisquer leurs machines, tous les serveurs ont été délocalisés de Suède. Magnus Eriksson, de Piratbyrån, a ainsi précisé : « The Pirate Bay ne va pas tomber une seule minute. The Pirate Bay est maintenant établi dans un certain nombre de pays, il n’existe donc pas d’endroit où pousser un bouton “off”. » Leur localisation serait inconnue des administrateurs du site, qui ont décidé que c’était mieux pour eux de ne pas le savoir.
De son côté, Ludvig Werner, président de la branche suédoise de l’IFPI s’est dit satisfait « de voir que le procureur partage notre avis sur les activités illégales de The Pirate Bay et qu’il ait porté des accusations en conséquence. » Il a indiqué de nouveau que, selon lui, « les profiteurs derrière The Pirate Bay (...) sont de purs mercenaires motivés par un désir d’enrichissement personnel. » Les plaignants (dont Warner Bros, Colombia Pictures, 20th Century Fox, Sony BMG, Universal et EMI) ont jusqu’à la fin du mois de février pour réclamer des dommages et intérêts.
par Astrid Girardeau
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