A la tête d'une coalition de centre gauche, le Premier ministre Ehoud Olmert accueille Avigdor Lieberman, le chef du parti d'extrême droite Israël Beitenou, au sein de son gouvernement. Un choix qui bouleverse l'échiquier politique et suscite de nombreux commentaires dans la presse israélienne.
Le Premier ministre Ehoud Olmert s'assure le ralliement d'Avigdor Lieberman, le chef du parti d'extrême droite Israël Beitenou, particulièrement virulent contre les Arabes israéliens et populaire au sein de la communauté russophone des immigrés de l'ex-URSS. Par cet accord, signé lundi 23 octobre, la coalition gouvernementale (dirigée par Kadima, le parti de centre droit d'Ehoud Olmert) et qui inclut la gauche travailliste d'Amir Peretz, ministre de la Défense, renforcerait son assise parlementaire par le soutien des onze députés d'Israël Beitenou. Avigdor Lieberman se voit offrir le portefeuille symbolique des Affaires stratégiques.
Mais "le choix de l'homme le plus déchaîné et irresponsable pour un tel poste constitue une menace stratégique en soi. Le manque de retenue de Lieberman et sa langue débridée, comparable seulement à celle du président iranien, sont susceptibles d'amener le désastre dans toute la région", note Ha'Aretz dans son éditorial. Le grand quotidien israélien de gauche juge sévèrement le gouvernement Olmert qui, "en nommant Lieberman - quelqu'un qui, il y a peu, demandait qu'Israël bombarde le barrage d'Assouan - ministre des Affaires stratégiques, montre qu'il a perdu la raison".
Dans le Jerusalem Post, l'éditorialiste Caroline Glick révèle "ce que Lieberman veut". Son ambition serait que son parti Israël Beitenou supplante le Likoud en tant que premier parti de droite. "Lieberman sait que si le Likoud se reconstitue en tant que grand parti politique et dirige la prochaine coalition gouvernementale, son rêve de transformer Israël Beitenou en un parti de premier plan et lui-même en Premier ministre sera vain. En conséquence, Lieberman veut se rallier aux forces d'Olmert pour prolonger la durée du gouvernement actuel dans l'espoir qu'en bloquant de nouvelles élections il viendra à bout du soutien dont bénéficie le Likoud. Selon cette analyse, si Olmert reste chef du gouvernement pour les trois années qui viennent, le Likoud deviendra inutile, alors que Lieberman, un ministre d'expérience, aura le champ libre pour devenir Premier ministre."
Dans une analyse, le Jerusalem Post souligne la démarcation d'Avigdor Lieberman par rapport à ces "anciens collègues d'opposition du Likoud et de l'Union nationale-Parti national religieux qui l'accusent de trahir ses électeurs en rejoignant la coalition de centre gauche. La critique était à prévoir mais c'est loin d'être vrai", commente le journal, en rappelant que Lieberman s'est toujours montré clair sur son souhait de participer au gouvernement. "La majorité des électeurs de Lieberman sont des immigrés russophones, et, s'il restait dans l'opposition, il ne pourrait s'engager à s'occuper de leurs problèmes."
Yediot Aharonot dresse un portrait du "nouveau copain d'Olmert", un "politicien immature" qui "se voit comme le sauveur de la patrie juive". Selon lui, il est le seul antidote à une destruction d'Israël par les bombes iraniennes ou bien par le poids des dissensions internes. "Est-il un extrémiste ?" demande Yediot Aharonot. "Absolument. Mais le plus important est qu'il ne peut pas être pris au sérieux."
Dans une contribution éditoriale à Ha'Aretz, Ari Shavit estime que le moment est venu pour que le chef des Travaillistes quitte le gouvernement Olmert. Pour l'auteur, Amir Peretz a fait une erreur monumentale en acceptant de s'allier au parti Kadima. Aujourd'hui, c'est "sa dernière chance". En effet, le Parti travailliste est divisé sur la poursuite de sa coalition avec le Premier ministre.
Par ailleurs, d'après Yediot Aharonot, "plusieurs personnalités arabes israéliennes s'expriment contre le chef du parti Israël Beitenou, connu pour ses propositions politiques à caractère racial. Pour les dirigeants arabes israéliens, sa nomination au sein du gouvernement révèle la vérité raciste d'Israël et s'avérera néfaste également pour les citoyens juifs."
Avigdor Lieberman
Et ben, c'est pas pret de se résoudre...
La politique de droite est de plus en plus mal vue...
Une seule solution, composer avec l'extreme droite !
Que ne doit on pas faire pour garder le pouvoir !
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