Chasse au sans papier dans une école, et chasse à l'enfant à proximité d'un collège !
Le 26 septembre, une interpellation musclée a été conduite par des forces de police et de gendarmerie à Aubervilliers, sur réquisition du procureur visant probablement une accusation de travail clandestin.
Au cours de l'interpellation, qui visait essentiellement des familles chinoises, les appartements visités ont été saccagés et vidés de leur contenu.
Pire, un homme qui tentait de s'échapper par les toits d'une école voisine, poursuivi par des policiers en cagoule, a été victime d'une chute, tombant du 1er étage sous les yeux des élèves présents dans l'école. Selon le témoignage d'un élu local, il semble qu'il ait fallu attendre l'intervention des pompiers pour que le blessé maintenu à terre et choqué cesse de subir l'interrogatoire des policiers.
Peu après les enseignants de l'école voisine Anne Sylvestre constataient que deux enfants d'origine chinoise scolarisée dans cette école maternelle, n'avaient pas été récupérés par leurs parents.
Enfin, au même moment, des enseignants du collège Jean Moulin, dans le même quartier d'Aubervilliers, recueillaient des témoignages d'élèves qui auraient été témoins de l'enlèvement d'un de leurs camarades, également d'origine chinoise, dans une voiture de police.
L'indignation devant ces méthodes a été immédiate à Aubervilliers et la solidarité s'est organisée.
Un rassemblement s'est improvisé devant l'école Anne Sylvestre. Trois cent personnes, parmi lesquelles des parents, des enseignants, des élus de la ville et de nombreux élèves de la cité scolaire H. Wallon se sont ensuite rendu en manifestation jusqu'à la mairie, ou prenaient la parole le maire d'Aubervilliers, un maire adjoint et un représentant du RESF 93.
Tandis que des contacts se prenaient pour localiser les 10 familles encore en garde à vue et organiser leur défense, un appel à la solidarité était lancé, non seulement avec ces familles, mais avec l'ensemble des familles et des enfants menacés sur le département, où 4 600 personnes et plus de 10 000 enfants font partie des 83 % de familles refusées dans le cadre de la circulaire du 13 juin.
On ne peut que s'étonner de voir autant de policiers mobilisés pour la chasse aux sans papiers en Seine Saint-Denis, un département où le préfet se plaint de l'insuffisance de ses effectifs pour assurer la sécurité publique et où le ministre candidat polémique sur l'efficacité de la justice. La lutte contre le travail clandestin serait plus légitime si elle visait les profiteurs de main d'œuvre et les gros poissons du trafic d'êtres humains plutôt que leurs victimes et leurs enfants.
Brutalité policière, chasse aux sans papiers et à leurs enfants : des raisons supplémentaires pour s'inquiéter du sort des familles et des enfants menacés, mais surtout développer la solidarité avec les sans papiers qui aspirent à une vie normale parmi nous et à refuser une logique politique qui remplace l'accueil et l'intégration par la répression et l'encouragement de la xénophobie.
Ils sont nos voisins, nos amis, nos copains, des citoyens parmi d'autres…
manifestation le 30 à Denfert avec tous les collectifs de sans papiers et ceux de Cachan
Réseau Education Sans Frontières 93 Collectif départemental des
militants, groupes et collectif d'établissements pour l'information et
le soutien aux jeunes scolarisés étrangers sans papiers
Adresse : c/o LDH Bourse du Travail de Saint-Denis 9-11 rue Génin 93200 Saint-Denis
Contact : [email protected] - JM Delarbre (06 89 30 86 15)
Communiqué de presse du 26.9.2006 / 21 h
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