Vendredi soir, comme prévu donc, nous sommes allé à la Rencontre organisée à l'occasion du cycle Eclairages pour le XXIe siècle :
Où va l'aide humanitaire ?
Ce fut évidemment hyper interressant !
Si on résume en peu de mots ce qui a été dit par personnes présentes, ça donne un peu prés ça :
Laetitia Atlani-Duault, maître de conférences en Anthropologie à l'Université Lyon II
Au bonheur des autres, Anthropologie de l'aide humanitaire, Publications de la société d'ethnologie, août 2005
Une espèce de cruche décolorée qui c'est senti obligé d'expliquer son métier... qu'elle le faisait mieux que ces salauds d'anthropologues extrémistes... et que du haut de ces 9 ans d'expériences planquée à l'ONU, à NEW-YORK, elle connait tout sur l'humanitaire ! Bon, son truc, c'est parlé pour ne rien dire... tout le monde s'en est aperçu ! d'ou son unique intervention !
Wolf-Dieter Eberwein, professeur associé, responsable de la filière Organisation Internationale à l'Institut d'études politiques de Grenoble
« Le paradoxe humanitaire ? Normes et pratiques » , in L'action humanitaire : normes et pratiques, L'Harmattan, collection Cultures & Conflits, avril 2006.
Il n'est internvenue que 2 ou 3 fois, il en est ressorti tout de même quelque chose d'interessant : L'humanitaire se professionnalise quoi qu'il en soit donc, plus structurée, plus imposante. Que du coup, il y a maintenant une concurrence entre les ONG, ce qui entraine une augmentation de la publicité qui consiste quelque fois a prévoir de fausse catastrophe pour mobiliser les gens ! ( une énorme famine serait actuellement en train de sévir dans la corne d'Afrique)
Et qu'il y a beaucoup moins de génocides aujourd'hui qu'il y a 50 ans ( -80%)
Philippe Ryfman, professeur et chercheur associé au Département
de Science Politique de la Sorbonne-Paris I et responsable du pôle ONG
et Humanitaire du Master
« Les ONG françaises : crises de la maturité et mutations », in Critique de la raison humanitaire. Dialogue entre l'humanitaire français et l'humanitaire anglo-saxon, sous la dir. de Karl Blanchet et Boris Martin, Le Cavalier Bleu, janvier 2006
Il a eut a peu pres le même discourt que Wolf-Dieter. Mais lui aussi aime s'entendre... et dénonce sans nommer donc ça sert à rien ! Cependant, il est revenu longuement sur la soit disant crise de l'humanitaire. Pour lui, l'humanitaire évolue et qu'elle ne ressemble pas et ne ressemblera plus à celle d'il y a 30 ans ou on se suffisait d'un téléphone et et d'une tente en plein désert !
Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, professeur associé à l'Institut d'études politiques de Paris
Penser dans l'urgence : parcours critique d'un humanitaire, Le Seuil
Le meilleur intervenant de la soirée, sans aucun doute. Déja parce qu'il sait de quoi il parle, il n'est pas tout le temps derrière son bureau, il est sur le terrain. Et donc a tendance a avoir de trés bon exemple quant à ses affirmations. Il a donc réellement fait avancé le schmilblick !
Dans le désordre ce qu'il a dit :
- Crise humanitaire ne veut rien dire ! Et c'est vrai ! Que si quelqu'un peut me faire une définition de ce terme, je l'attend !
- Les médias sont là pour diviser et non unir, je vous laisse réfléchir la dessus !
- Les cadavres ne sont dans aucun cas, sources d'épidémies ! Les vaccinations ne sont donc pas utiles.
- Qu'il n'y a trés peu de blessés lors de catastrophes naturelles donc qu'il n'est pas la peine d'envoyer des chirurgien en masse !
- Que c'est de pire en pire en Irak et en Afghanistan, les ONG sont toujours victimes d'assassinats même si on en parle pas dans les médias ( 5 afghans viennent d'être tués, c'est vrai que c'est pas grave, ils étaient afghans.)
- Donner directement l'argent au victime permet d'etre plus respectueux envers les victimes car on ne joue pas le role de tutelle. Ce qui a été fait au Kosovo et cette année à Java ( distribution de carte permettant des retraits d'une somme pré-déterminée).
- Et pour terminer : Pour qui travaillent les ONG ? pour ceux qui les paient ( les dons et aides ) ou pour ceux qui sont demandeurs ? Si la question parait anodine, la réponse n'est pas aussi simple.
Donc Rony a tellement bien parlé que j'en ai acheté son bouquin... à suivre donc.
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