Les mots qui ont marqué l'année 2005
Racailles
En employant le mot "racailles" lors d'une visite mouvementée à Argenteuil, Nicolas SARKOZY a provoqué une véritable tempête politique et médiatique.
Accusé, par la gauche, de courir après l'extrême droite, le ministre en a profité pour se poser en adepte du parler-vrai.
Duplex
Psychodrame politico-immobilier du début d'année, l'affaire GAYMARD a conduit à la démission du ministre de l'Économie, jeune loup chiraquien à la trajectoire brisée. Son épouse Clara, haut fonctionnaire brillant, et leurs huit enfants ont fait les délices de la presse, "people" et
"sérieuse".
Plombier
La star du printemps, le plombier polonais, censé déferler sur les canalisations françaises tel Attila et ses Huns. La faute à la directive BOLKESTEIN sur la libéralisation des services, enterrée depuis, et bientôt exhumée : le Parlement européen se prononcera sur ce texte en février.
Récidive
Dans une actualité marquée par des faits-divers sordides, le débat sur la récidive, porté par l'UMP, a été particulièrement intense. Une loi a instauré le port du bracelet électronique, à la sortie de prison, pour les criminels et délinquants les plus dangereux.
Positive attitude
Quatre mois avant de quitter Matignon, Jean-Pierre RAFFARIN voulait encore y croire. Pour lutter contre la morosité ambiante, rien de tel que le refrain de la chanteuse Lorie, devenu l'hymne d'une France qui s'apprête à dire "non".
LOLF
Nouvelle architecture budgétaire censée incarner la réforme de l'État. En 2005, fonctionnaires et parlementaires ont dû se convertir à cette nouvelle langue. La loi de finances 2006, votée fin 2005, marque le début d'une révolution culturelle discrète.
Non !
C'est "non". Les électeurs l'ont affirmé avec force le 29 mai. Non aux hommes en place selon un sondage CSA à la sortie des urnes, non à la "casse sociale", non "pour exprimer un ras-le-bol vis-à-vis de la situation actuelle", et aussi un petit peu quand même, non à l'Europe.
Colonisation
Dont le "rôle positif", inscrit dans une loi votée en juin, a suscité la polémique. La gauche réclame alors en vain l'abrogation de l'article incriminé. Lequel est implicitement condamné par Dominique de VILLEPIN, selon lequel "le Parlement n'a pas à écrire l'Histoire".
Primaires
De gauche à droite, l'idée de primaires a fait débat et suscité des tensions. Finalement, les partis devraient aller à la présidentielle en ordre dispersé. Et à l'UMP comme au PS, seuls les adhérents devraient être appelés à choisir celui qui portera leurs couleurs en 2007.
AVC
Comme l'accident vasculaire cérébral qui oblige Jacques CHIRAC à une semaine d'hospitalisation au Val-de-Grâce, du 2 au 9 septembre. Souffrant " d'un léger trouble de la vision", rapidement résorbé, le chef de l'État est contraint d'éviter les longs voyages durant un mois.
Otages
Florence AUBENAS et Hussein HANOUN. La journaliste française et son guide, enlevés le 5 janvier à Bagdad, sont libérés et reviennent en France le 11 juin. Une issue heureuse trop tardive pour Michel BARNIER, remplacé par Philippe DOUSTE-BLAZY au Quai d'Orsay une semaine auparavant.
Synthèse
Après s'être déchirés au sujet de l'Europe et au terme d'une longue nuit de palabres au Mans, où ils étaient réunis en congrès mi-novembre, les socialistes sont parvenus à se rassembler sous la houlette de François HOLLANDE. Une paix armée dans la perspective de la présidentielle.
Plan B
Les amateurs de théorie du complot l'avait juré au printemps : à Bruxelles, en cas de "non", "il y a un plan B" expliquait le député fabiusien Henri WEBER. Sous entendu : votez "non", et un meilleur texte suivra. Sept mois plus tard, le plan B se fait attendre?
Rupture
Moins connoté que révolution, ce mot a été annexé par Nicolas SARKOZY soucieux de tourner la page CHIRAC et de marquer sa différence avec "l'héritier" Dominique de VILLEPIN. La rupture avec le modèle social ou avec la pratique quotidienne du pouvoir truffe déjà les discours sarkozyens.
JO
Ceux que Paris n'organisera pas en 2012. La capitale française, dont le dossier est défendu par le trio DELANOË, LAMOUR, LAGARDÈRE, est devancée par Londres lors du vote du CIO le 6 juillet. Un échec mal vécu par le maire de Paris qui estime que les Britanniques "n'ont pas respecté les
règles".
Discrimination
Mises en relief par la crise des banlieues, les discriminations ont été qualifiées de "poison" par Jacques CHIRAC. De son côté, Nicolas SARKOZY affirme vouloir que l'égalité des chances "devienne une réalité" grâce à une autre forme de discrimination, "positive" celle-là.
CNE
L'emploi, nouvelle priorité gouvernementale. Dès son discours de politique générale en juin, Dominique de VILLEPIN lance l'idée d'un nouveau contrat de travail, le contrat nouvelles embauches, destiné aux entreprises de 20 salariés maximum. Le CNE est né en pleine torpeur estivale, par ordonnance.
Couvre-feu
Celui que les préfets étaient autorisés à mettre en place pour tenter de mettre fin à la crise des banlieues. Une mesure rarissime, prévue par la loi de 1955 sur l'état d'urgence, qui n'avait plus été utilisée depuis 1986 et les troubles en Nouvelle-Calédonie, et suspendue le 4 janvier.
Et toujours MAJ de PHOTOS
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