L'Occident doit prendre de l'avance sur les économies d'énergie, le renouvelable, la pollution, etc.
Un effort des pays avancés
Par Dominique STRAUSS-KAHN
jeudi 27 octobre 2005
Dominique Strauss-Kahn député PS du Val-d'Oise, ancien ministre de l'Economie et des Finances.
On voit bien pourquoi le problème du pétrole se pose avec une acuité aussi forte. Malgré des économies en matière d'intensité énergétique très fortes ces trente dernières années très fortes au Japon, moins fortes dans un pays comme la France , l'impact sur la croissance et le commerce extérieur demeure tout à fait décisif. Dans les pays de l'OCDE, il y a un demi-point de croissance de perdu chaque fois que le baril prend 10 dollars, même si ce demi-point de croissance varie beaucoup selon les pays : la France, en raison de la part importante de son énergie électrique de source nucléaire, est plutôt plus protégée que d'autres. L'idée traditionnelle selon laquelle la hausse d'un prix finit par affecter les ressources repose en partie sur le fait qu'il y a des consommations substituables. Mais dans l'industrie chimique à court terme, il y en a peu, et dans le transport et le chauffage, les substitutions sont relativement peu nombreuses. La conséquence, c'est que l'on considère qu'il y a une élasticité de prix très faible du pétrole, le dernier chiffre que je voyais était une diminution attendue de la consommation de 1 % pour une hausse de 25 % du prix. Enfin, pour une bonne part de notre civilisation occidentale et en particulier aux Etats-Unis, la consommation de pétrole est un signe extérieur de richesse important, directement lié au modèle de développement à la société telle qu'elle fonctionne. On voit bien comment, aux Etats-Unis, l'étendue des villes, toute la structuration urbaine reposent sur l'idée que l'on puisse se déplacer en voiture. Dans ces conditions, inciter par la taxe ou par tout autre moyen à une consommation moins forte de pétrole sous forme d'essence remet en cause le modèle même sur lequel est organisée la consommation et, au-delà, la société.
Pourtant, la situation n'est plus tenable. Il y a un risque géopolitique : les deux tiers des réserves sont au Proche-Orient avec tout ce que l'on sait de l'instabilité politique, du terrorisme, etc. Il y a risque environnemental : chaque Français rejette 1,8 tonne de carbone et chaque Américain 5 tonnes. Quant aux risques économiques, celui que l'on met en avant le plus souvent, c'est l'Inde, la Chine.
Moi, je suis sceptique sur la proximité de la fin du pétrole. D'abord parce que l'on ne connaît pas la taille des réserves, ensuite parce que la prévision est un art difficile. Ensuite, une large part de l'envolée des cours est aujourd'hui liée à une activité spéculative, notamment sur les produits dérivés. Les technologies nouvelles permettent d'exploiter des nouveaux gisements ; l'affaire des sables bitumineux au Canada représente quand même une perspective que l'on ne peut pas complètement laisser de côté, au vu du prix actuel du baril. Je pense qu'il y a encore de longues années de pétrole devant nous.
Qu'est-ce que l'on peut faire ? Il y a des mesures de court terme et de long terme. Dans les mesures de court terme, il y a évidemment un problème de pouvoir d'achat. C'est là que la TIPP(1) flottante intervenait, avec évidemment un effet pervers massif, qui est que tout ce qui vient compenser la hausse du prix vis-à-vis du consommateur, que ce soit un ménage, un particulier ou un petit professionnel, va à l'inverse de l'effet que la hausse du prix devrait avoir sur la consommation. Il y a les économies d'énergie : en matière de construction immobilière, beaucoup de choses peuvent avancer, en France notamment, ne serait-ce que par la transposition des directives européennes. Il faut développer les énergies renouvelables, notamment l'éthanol dans l'essence, renforcer la sécurité des approvisionnements... Et puis, il y a le long terme : la recherche. Sur les énergies renouvelables d'abord, l'hydrogène, les biocarburants, le solaire, et les questions de la séquestration des carbones, sur lesquels les Américains sont beaucoup plus avancés que nous, malgré le projet Hydrogène que mène l'Union avec les Norvégiens. Il y a les travaux qui sont menés pour l'utilisation de substances issues du glucose dans la fabrication des plastiques, en substitution de ce qui se fait aujourd'hui à partir du pétrole. Il y a tout ce qui peut être fait en matière de ferroutage. Et puis il y la question du nucléaire. Et, compte tenu de la croissance de la demande en Chine, en Inde et dans les pays en développement dans les années qui viennent, il serait insupportable au plan de la domination des pays industrialisés d'interdire à ces pays de polluer pour produire. Dans ces conditions, nous devrons nous imposer des normes en matière de pollution beaucoup plus sévères que celles qui existent aujourd'hui, de façon à laisser les droits à polluer aux pays en développement. Cela veut dire que les pays développés doivent, au nom du développement du Sud, mettre l'accent fortement sur le nucléaire pendant probablement les vingt prochaines années jusqu'à ce que la quatrième génération des centrales soit à disposition, que la fusion ait fait les progrès que l'on peut espérer. Tout cela suppose énormément de coordination internationale, que nous n'avons pas. Mais ce qui me paraît important, c'est que l'Union européenne semble avoir pris quand même une longueur d'avance, pas simplement dans la ratification de Kyoto. Je pense qu'elle en tirera dans les années futures un avantage compétitif relativement important. Ceux qui sont en avance, soit structurellement, soit en prenant ces mesures avant les autres, en tireront dans les dix ou vingt ans à venir un bénéfice. Il me semble finalement que l'on a là certainement une source de souci, mais aussi une source de rééquilibrage de compétitivité entre les deux grands pôles du monde occidental que sont l'Europe et les Etats-Unis.
(1) Taxe intérieure sur les produits pétroliers.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=333978
© Libération
les restes du monde :
Et pour finir Un document hilarant :
http://www.ffmc75.org/article.php3?id_article=187
Pourquoi Hilarant ?
Non, mais honnetement, les motards se foutent de la gueule du monde... Est ce que vous avez vu les 2 dessins ? C'est vraiment n'importe quoi... C'est vrai si le dessin du bas, c'est le bordel, c'est parce que les motos sont pas sur le trottoir et certainement pas a cause des voitures mal garées !
Honnetement, ça me fait bien marrer ce genre de manif qui sert à rien ( enfin, j'espere !)
Faudrait vraiment etre abruti pour accepter leur exigeance...
Il y a quelques jours à Gaza, une jeune militante pacificiste a perdu la vie, Rachel Corrie, de seulement 23 ans. Etudiante à l Université d’Olympia (Washington), elle appartenait au mouvement pour la justice et la paix. 
Cette année, Rachel avait décidé de passer à l’action en allant en Israel, où elle s’était rattachée au groupe palestinien Mouvement International de la Solidarité..
Le 15 mars 2005, dans une action à Rafah, à la frontière de Gaza, Rachel se trouvait avec ses amis pour s’opposer aux démolitions.
“elle a été recouverte de terre puis écrasé”, a rajouté Nicholas Dure, un autre militant.
Les compagnons ont essayé de la dégager le plus rapidement possible, mais c’était trop tard, il n’y avait plus rien à faire.
Rachel Corrie, 23 ans, a perdu la vie en défendant corps et âme ses idées : le droit des habitants palestiniens à avoir un toit et une terre.
Les autorités israelíenes ont donné differentes versions, toutes en contradiction avec les photos et les témoinagess. 
Nombreuses ont été les actions à Olympia (Washington) et aux EU en hommage à Rachel.
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