Dimanche aprés midi, dans la cadre du cycle autour des Mères, nous avons vu cette magnifique pièce au Théatre de la commune :
La Mère
La Mère est une pièce sur l'éducation, l'initiation, la filiation.
C'est le spectacle de l'accouchement d'une conscience, de l'éveil d'un
savoir en prise avec le mouvement de l'Histoire. C'est aussi un chemin
de vie peu ordinaire, celui d'un apprentissage à l'envers, où le savoir
est transmis de la génération montante à l'ancienne, du fils à la mère.
La pièce retrace en effet le parcours initiatique de Pélagie Vlassova,
une femme russe issue du peuple qui, d'abord hostile au militantisme
communiste de son fils, se range petit à petit à ses côtés. Après la
mort violente de ce dernier, son action révolutionnaire ira croissant.
À l'époque de sa création, La Mère
est aussi un acte politique spontané de contestation. En effet, en
montant à Berlin en 1932 cette pièce librement inspirée du roman de
Gorki, Brecht prend position contre la campagne de diffamation menée en
Allemagne contre l'Union soviétique. Les représentations, à plusieurs
reprises interrompues par la police, se réduisent bientôt à une simple
lecture publique de la pièce. En 1933, adversaire du régime nazi,
Brecht prend le chemin de l'exil ; ses oeuvres et leur diffusion sont
interdites dans le pays.
Dans sa mise en scène, Jean-Louis Benoit
reste fidèle aux indications scéniques de l'auteur qui recommandait que
cette pièce soit montée avec légèreté. Comme souvent chez Brecht,
musiques et chansons, très présentes ici, servent de ponctuations au
récit. Sur scène, 15 jeunes comédiens se donnent la réplique et
interprètent les chants écrits par Hanns Eisler lors de la création de
la pièce. Le pari de ce spectacle, c'est aussi de voir comment des
jeunes gens, en 2006, se réapproprient l'Histoire.
Une superbe mise en scène, de très bons comédiens... Et évidemment une pièce de B. Brecht.
Encore un super engagement de sa part comme l'avait été Schweik dans la Seconde Guerre mondiale ou La Résistible Ascension d'Arturo Ui. Quoiqu'il n'y a ai pas le moindre moindre effet comique dans cette pièce, mais cependant toujours allègée par des chansons.
Commentaires